Moineau domestique

Passer domesticus

Résumé 2

Passer domesticus

Caractéristiques 3

Le Moineau domestique est un oiseau trapu, mesurant de 14 à 18 cm, généralement 16 cm, pour une envergure deux fois plus grande. L'adulte pèse de 24 à 39,5 g, les femelles étant en moyenne un peu plus petites que les mâles. Les mâles sont plus gros durant l'hiver et les femelles lors de la saison de reproduction. Conformément à la règle de Bergmann, les oiseaux des latitudes inférieures sont plus petits, que ce soit entre sous-espèces ou au sein de l'une d'elles, comme c'est le cas en Amérique du Nord. Le poids médian pour les deux sexes sur le continent européen est d'environ 30 g, alors que les sous-espèces les plus méridionales pèsent environ 26 g. Les oiseaux des latitudes plus élevées ont tendance à être plus grands. La tête est grosse et ronde, avec un bec conique, court et fort mesurant entre 1,1 et 1,5 cm. La queue est courte, et mesure de 5,2 à 6,5 cm de long ; l'aile pliée mesure de 6,7 à 8,9 cm, le tarse de 1,6 à 2,5 cm.

Le plumage du Moineau domestique est principalement coloré en nuances de gris et de brun. Le dimorphisme sexuel est très marqué, notamment durant la saison de reproduction, les femelles et les jeunes étant de couleur beige chamois, et le mâle arborant des couleurs au contraste plus marqué, notamment au niveau de la tête. En plumage nuptial, le mâle a une couronne grise bordée d'un brun sombre aux reflets châtains recouvrant les yeux et allant jusqu'à l'arrière du cou, ainsi qu'une gorge ornée d'une bavette noire se noyant progressivement dans la poitrine. Un point presque blanc se trouve à l'arrière de l'œil ; le bec est gris sombre, les joues comme le ventre sont gris pâle et les côtés du cou sont blancs. Le haut du dos est brun chaud, strié de noir, tandis que le bas du dos, le croupion et la base de la queue sont gris-brun. Les épaules (plumes scapulaires) sont châtain, les ailes aux couleurs boisées sont parcourues par une barre alaire blanche ; la queue est marron foncé. En dehors de la saison de reproduction, le mâle est plus terne marqué de chamois sur de nombreuses plumes et perd sa bavette noire. Le passage en plumage nuptial ne se fait pas par une mue, mais par l'usure naturelle des plumes.

Femelles et jeunes sont très similaires, le détail purement morphologique permettant de les distinguer étant les commissures du bec encore jaunes — parfois roses — du jeune oiseau qui contrastent avec le reste du bec. Ils ont un plumage plus cryptique (voir Homochromie) que le mâle, c'est-à-dire sans les zones sombres de ce dernier et globalement plus grisâtre, les parties supérieures striées de brun. Le bec des femelles est brun clair, tout comme les pattes. Le sommet de la tête est brun grisâtre et l'œil est surmonté d'un sourcil gris chamoisé.

Le plumage varie légèrement parmi la douzaine de sous-espèces que compte le Moineau domestique. Celles-ci sont réparties en deux grands groupes : le groupe indicus rassemblant les oiseaux de répartition orientale, le groupe domesticus les espèces du Paléarctique. Les oiseaux du groupe domesticus ont les joues grises, alors que ceux du groupe indicus les ont blanches, ainsi qu'une couronne plus claire, un bec plus petit et la bavette noire des mâles plus longue. La sous-espèce Passer domesticus tingitanus diffère peu de la sous-espèce type (P. d. domesticus), mais lorsque le plumage nuptial du mâle s'use, la tête est tachetée de noir et les parties inférieures sont plus pâles. P. d. balearoibericus est légèrement plus pâle que domesticus, mais plus sombre que P. d. bibilicus. P. d. bibilicus est plus pâle que la plupart des sous-espèces, mais a les joues grises des oiseaux du groupe domesticus. Le similaire P. d. persicus est plus pâle et plus petit, et P. d. niloticus est presque identique, mais encore plus petit. Parmi les sous-espèces les moins répandues du groupe indicus, P. d. hyrcanus est plus grande que P. d. indicus, P. d. bactrianus est plus grande et plus pâle, P. d. parkini est plus grande et plus sombre avec plus de noir sur la poitrine que n'importe quelle autre sous-espèce, et P. d. hufufae est plus pâle.

La mue juvénile est pour le moineau une mue complète qui commence à l'âge de six à huit semaines. Pour que la mue soit terminée avant le début de la période météorologiquement moins favorable, elle peut être réduite de 82 à 64 jours en moyenne, selon le moment de l'éclosion. La mue annuelle des adultes est également une mue complète. En Europe centrale, elle a lieu en juillet ou en août. En cas de danger ou de stress, ces passereaux ont également tendance à faire une mue de choc. Avant la mue, le plumage du Moineau domestique est composé de 3 200 plumes qui pèsent au total 1,4 g. Immédiatement après la mue, il y a environ 3 600 plumes pesant 1,9 g. Pour entretenir leur plumage, les oiseaux prennent des bains de poussière afin de se protéger contre les parasites des plumes.

Les moineaux domestiques volent rapidement et en ligne droite, relativement bas, généralement de leur lieu de nidification vers un arbre ou un buisson proche. Ils peuvent atteindre une vitesse de près de 60 km/h. Les ailes se balancent de haut en bas environ 13 fois par seconde. Le vol à distance est légèrement ondulé, avec des phases de plané descendant pendant lesquelles les ailes sont légèrement repliées, mais le vol est alors moins ondulé que chez le Pinson des arbres. Lorsqu'ils se nourrissent, ils peuvent aussi rester brièvement en l'air comme les colibris.

L'espérance de vie moyenne des moineaux domestiques matures est de 1,5 à 2,3 ans ; si l'on tient compte des jeunes, elle n'est que de neuf mois. L'espérance de vie est plus élevée en ville qu'à la campagne. Aux Pays-Bas, une étude a montré que 18 % des moineaux vivaient cinq ans ou plus dans les banlieues, contre seulement 4 % dans les zones rurales. En liberté, des moineaux domestiques âgés d'environ 14 ans ont été bagués à plusieurs reprises. En captivité, un âge plus élevé est possible ; l'âge maximal observé jusqu'à présent serait de 23 ans.

Habitat et répartition 4

Le Moineau domestique est originaire du Moyen-Orient, et s'est répandu en suivant l'expansion de l'agriculture à une grande partie de l'Eurasie et certaines parties de l'Afrique du Nord. Il est rare dans une grande partie de l'Asie de l'Est où il est remplacé en milieu urbain par le Moineau friquet. Depuis le milieu du XIXe siècle il s'est répandu un peu partout dans le monde, principalement en raison d'introductions délibérées, mais aussi grâce à une dispersion naturelle et par voie maritime à bord de bateaux. Le Moineau domestique a également considérablement étendu son aire de répartition dans le nord de l'Eurasie depuis les années 1850 et continue de le faire, comme le montre la colonisation aux alentours de 1990 de l'Islande et de l'île Rishiri.

Sa répartition en tant qu'espèce introduite couvre une grande partie de l'Amérique du Nord, l'Amérique centrale, le Sud de l'Amérique du Sud, l'Afrique australe, une partie de l'Afrique de l'ouest, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, et des îles dans le monde entier, faisant de lui l'oiseau sauvage le plus largement répandu sur la planète. Il connait une grande prospérité dans la majeure partie du monde où il a été introduit, la plupart du temps grâce à son adaptation rapide à vivre aux côtés des humains, et à son adaptabilité à un large éventail de conditions. D'autres facteurs pourraient inclure sa robuste réponse immunitaire. Une fois introduit, le Moineau domestique se répand rapidement, parfois au rythme de plus de 200 kilomètres par an. Dans beaucoup de régions du monde il est devenu un causeur de ravages, et une menace pour beaucoup d'espèces d'oiseaux indigènes. Quelques introductions ont échoué, se soldant par la disparition des individus introduits, ou ont connu un succès limité, comme ce fut le cas au Groenland et au Cap-Vert.

La première des nombreuses introductions réussies en Amérique du Nord fut celle de cinquante couples originaire d'Angleterre ont été lâchés dans New York, par les membres de la Central Park Commission vers 1852. Il s'est depuis propagé à travers le continent, depuis les Territoires du Nord-Ouest, au Canada, jusqu'à la province de Darién, au Panama. Il est devenu l'un des oiseaux les plus abondants en Amérique du Nord. La première introduction du Moineau domestique en Australie eut lieu en 1863 à Melbourne où il est dorénavant un ravageur important de tout l'est du pays, mais sa propagation en Australie-Occidentale est empêchée, car chaque oiseau se trouvant dans l'État est tué. Le Moineau domestique a été introduit en Nouvelle-Zélande en 1859, il a atteint depuis là de nombreuses îles de l'océan Pacifique, y compris Hawaï. En Afrique australe, des oiseaux de la sous-espèce d'Europedomesticus et de la sous-espèce indienneindicus ont été introduits vers 1900. Les oiseaux d'origine européenne sont limités à quelques villes, tandis que les indicus se sont propagés rapidement, atteignant la Tanzanie dans les années 1980. Malgré ce succès, les espèces autochtones apparentées, comme le Moineau mélanure (Passer melanurus) peuvent également cohabiter avec le Moineau domestique dans les villes, réussissant à le concurrencer. En Amérique du Sud, l'espèce a été introduite en Argentine, elle s'est répandue en direction du nord jusqu'en bordure de la forêt amazonienne.

Dans la plupart de l'Asie de l'Est le Moineau domestique est totalement absent, remplacé par le Moineau friquet. Là où ces deux espèces cohabitent, le Moineau domestique est généralement plus nombreux, mais une espèce peut remplacer l'autre d'une manière que Maud Doria Haviland décrit comme « aléatoire, voire capricieuse ».

Le Moineau domestique est étroitement associé aux habitations humaines et aux cultures agricoles. Les conditions préalables à la nidification sont la disponibilité de graines et de produits céréaliers tout au long de l'année et des sites de nidification appropriés. Les zones optimales sont les villages agricoles, les quartiers de banlieue, les centres urbains avec de grands parcs, les jardins zoologiques, les fermes d'élevage ou de volailles et les centres commerciaux. Il atteint sa plus grande densité de population dans les centres-villes, mais le taux de réussite des couvées est plus grand dans les banlieues, où les insectes sont plus abondants. Il vit souvent et niche même à l'intérieur de constructions humaines, en particulier dans les usines, les entrepôts et les zoos. Une nichée dans une mine de charbon à 640 mètres sous terre a déjà été enregistrée, et il peut venir s'alimenter en des endroits aussi improbables que sur la plate-forme d'observation de l'Empire State Building, de nuit. À plus grande échelle, il est plus abondant dans les zones de culture du blé, telles que le Midwest aux États-Unis.

Il peut s'adapter à différents climats, mais préfère les climats secs. Il possède même un certain nombre d'adaptations pour les zones arides, y compris une grande tolérance au sel et une capacité à survivre sans eau par l'ingestion de baies. Le Moineau domestique est abondant dans la majeure partie de son aire de répartition, même si localement en déclin, mais dans des habitats inhabituels, tels que la forêt tropicale ou les massifs montagneux, sa répartition peut être inégale.

Il n'est pas un commensal forcé de l'Homme comme cela a pu être suggéré, et des populations d'Asie centrale vivent loin des humains, dans les zones ouvertes, laissant les villes au Moineau friquet ; des colonies ainsi isolées ont également été trouvées aux États-Unis et sur certaines îles inhabitées de Nouvelle-Zélande. Les seuls habitats auxquels l'espèce ne peut s'adapter sont les forêts denses et les zones à végétations rase au climat froid, comme la toundra.

Le Moineau domestique est largement sédentaire la plupart du temps, ne se déplaçant rarement davantage que de quelques kilomètres, et les réelles migrations au sein des populations sédentaires sont limitées, avec des oiseaux vivant en montagne se déplaçant vers des altitudes plus basses ou quelques jeunes oiseaux se dispersant sur de longues distances, particulièrement le long des côtes. De plus deux sous-espèces, bactrianus et parkini, sont essentiellement migratrices et, à la différence des quelques migrants des populations sédentaires, se préparent à la migration en prenant du poids. En dehors de leurs périodes de reproduction, les Moineaux domestiques forment de grands groupes dans les arbres, se rassemblant avant d'entamer leur « chant social ».



Sources and Credits

  1. (c) Ximo Galarza, some rights reserved (CC BY-NC-SA), https://www.flickr.com/photos/56564293@N06/26664199982/
  2. Adapted by Jean Francois Noulin from a work by (c) Wikipedia, some rights reserved (CC BY-SA), https://fr.wikipedia.org/wiki/Passer_domesticus
  3. Adapted by Jean Francois Noulin from a work by (c) Wikipedia, some rights reserved (CC BY-SA), https://fr.wikipedia.org/wiki/Moineau_domestique
  4. (c) Wikipedia, some rights reserved (CC BY-SA), https://fr.wikipedia.org/wiki/Moineau_domestique

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